En avril 2023, La Verrière Magazine consacrait un article au Château de la Verrière et le possible trésor qu’il dissimulerait depuis des Siècles.
Un histoire passionnante que nous vous proposons de découvrir aujourd’hui :
Aujourd’hui propriété de la MGEN, le premier Château de le la Verrière fut bâti par la puissante famille Séguier, acquéreurs des terres de la Verrière.
Des décennies plus tard, vers le milieu du 17ème Siècle, cette même famille décide de reconstruire un édifice plus prestigieux, le château que nous connaissons aujourd’hui. La famille Séguier a accordé à ce domaine de 830 hectares une attention particulière au parc, confié aux plus grands paysagistes de France, notamment André Le Nôtre – d’où sa perspective classée au titre des monuments historiques. L’intérieur du château brille par ses boiseries du XVIIIe siècle, sa cuisine héritée du XIXe siècle, son théâtre à l’italienne et son étonnante chapelle dans le style des Ateliers d’Art Sacré aux inspirations Art Déco. Mais derrière cette facture quelque peu classique, ce château cache bien son jeu.
Outre l’ancienne épouse du célèbre marquis de Sade qui y demeura à la fin XVIIIe siècle, il se murmure qu’il protégerait un trésor, et pas n’importe lequel : celui de Napoléon Bonaparte ! Et l’histoire qu’il recouvre semble être sortie tout droit de l’imagination d’Alexandre Dumas…
En 1804, le comte de Lavalette, proche du général Bonaparte, directeur général des Postes et Fermes (de 1804 à 1814 et durant les cent-jours) et directeur du Cabinet noir de Napoléon 1er,
acheta le château. Dans ses Mémoires et souvenirs, Lavalette raconte que l’empereur lui confia 1 600 000 Francs or le 11 mai 1812, avant de partir pour la campagne de Russie, qu’il cacha sous le parquet du rez-de-chaussée du château de La Verrière.
Après la prise de Paris, le 30 mars 1814, 300 Prussiens occupèrent le château de La Verrière et notamment la salle qui abritait le magot d’avril à juin. Ils ne découvrirent jamais le trésor.
Le 20 mars 1815, apprenant le débarquement de Napoléon après les cent jours à l’île d’Elbe, Lavalette se présente à l’administration des Postes pour reprendre le contrôle des communications. Accusé de complot pour rétablir l’Empire au détriment de la Monarchie, Lavalette fut emprisonné à la Conciergerie. Condamné à mort, il devait être exécuté en décembre 1815 mais il parvient à s’échapper en échangeant ses habits avec ceux de sa femme… Détail amusant, le neveu de Napoléon 1er, Louis-Napoléon Bonaparte, futur Napoléon III, utilisa le même stratagème pour s’évader en 1845 du fort de Ham, dans la Somme où il était condamné à la réclusion perpétuelle depuis cinq ans…mais sous les traits d’un ouvrier.
Depuis Lavalette, nombre de propriétaires se sont succédés au château, dont un maire de La Verrière Jean-Antoine de Mongis (1802-1879), poète et procureur général à Dijon et auteur de
la première traduction en vers de La Divine Comédie de Dante. Mais ce fut un Américain féru d’art, Arthur Moulton, qui redora le blason du château, toutefois amputé d’une partie de son domaine suite à la construction de la ligne de chemin de fer en 1849. Il a conduit des travaux avec un décorateur et un paysagiste pour rendre au château et à son parc leur aspect du XVIIe
et du XVIIIe siècle.
A sa mort, ses héritiers vendent les 300 hectares du domaine à la MGEN.
Or, jusqu’à ce jour, personne n’a découvert le fameux trésor, alors, qui sait !